Mon travail artistique prend pour point de départ ce qui m’entoure, me traverse, me constitue, et fait appel à mes 5 sens : humains, paysages, simples objets, espace, lumière… J'invoque la singularité de ces instants fugaces, souvent en mouvement, et l’urgence de la transcription plastique de ce qui ne se reproduira plus. J’admire et je me sens en lien avec les artistes tels que Turner, Bonnard, Hollan, Palézieux, dans l'extrême adéquation avec leur propos pictural. 

Une partie conséquente de ma recherche a trait à l’humain sous tous ses aspects. Que ce soit à partir d’un modèle vivant, d’un autoportrait, de l’imaginaire ou d’une autre manière, il s’opère de fait, l’identification immédiate et très troublante du sujet à l’artiste, et en second lieu à celui qui regarde l’œuvre, de sorte que cette triangulation ne permet plus de savoir qui alimente ou poursuit l’histoire, entre le sujet le peintre ou le spectateur.

La recherche s’effectue au quotidien dans l’intimité de l’atelier mais trouve aussi respiration et contrepoint à l’extérieur, là où je retrouve musiciens, danseurs…

J’use tour à tour, dans un travail de relais et d’épaulement, de techniques de dessin (crayon, fusain, encre), de peinture (gouache, acrylique, huile), sur des supports qui sont prioritairement le papier ou la toile. La gravure (principalement monotype, parfois pointe sèche ou carborundum), vient éclairer dessins et peintures, en ouvrir les possibles, grâce au travail sériel qui est le propre de l’estampe.                                                                                                                                                  

Depuis peu se fait jour dans mon travail l'installation de dessins découpés, suspendus dans l’espace d’une pièce, dans l’évocation de marionnettes, pièces de mobiles ou ombres chinoises qui se disputent transparences ou contre-jours. Découpées, ajourées ou déchirées, avec une géométrie variable, mes « figures libres »  se jouent de l’espace, s’intercalent, se superposent ou se masquent en partie. 

Le spectateur est invité à la déambulation, mêlant son ombre à celles des œuvres entre lesquelles il se fraye un chemin, et impulsant par son déplacement et son souffle de légers mouvements répercutés au sein de l’installation.